Sous le titre « Pôles, feu la glace », la nouvelle création du Muséum propose un voyage dans le Grand Nord et l’Extrême Sud, à la découverte des ours et des manchots. Fidèle à sa ligne, le Muséum traite non seulement cette thématique de manière classique, mais propose aussi une réflexion sociale sur l’avenir de ces écosystèmes. Placée sous le parrainage de Claude Lorius, explorateur des pôles et glaciologue, cette exposition promet une véritable odyssée dans des terres inconnues.
A la surface de la Terre, la notion de dessus et de dessous n’a pas de sens. La gravitation est l’une des quatre forces qui régissent l’Univers : elle attire en son centre toutes les masses.
Où est l’Arctique et où est l’Antarctique ? Ces deux régions de la planète situées aux antipodes l’une de l’autre présentent de nombreuses ressemblances, mais aussi des différences majeures. Sont-ils des continents ? Les ours blancs vivent-ils seulement au Nord ? Les pingouins sont-ils des manchots ?
Pour bien comprendre le fonctionnement de notre planète, de ses pôles et de son climat, il est essentiel de prendre du recul, dans l’espace et dans le temps. Au début du XXème siècle, le Serbe Milutin Milanković a démontré des liens entre astronomie et climat. La position et l’inclinaison de la Terre par rapport au Soleil varient, ce qui entraîne des périodes alternativement froides et chaudes.
Les sciences géologiques étudient la Terre à une vaste échelle de temps, celle des millions et milliards d’années. Les périodes cycliques plus froides correspondent aux glaciations.
Une notion fait son apparition : l’Anthropocène, littéralement « l’ère de l’Homme ».
Le blanc, la glace à perte de vue, le calme, le rêve… Les pôles inspirent un imaginaire poétique masquant les conditions extrêmes omniprésentes. En Antarctique, le froid peut atteindre – 90° C et les vents 320 km/h sur les côtes.
Au Nord comme au Sud, l’eau gèle et dégèle avec les saisons sur les zones côtières, mais contrairement aux idées reçues, il neige très peu.
Depuis quelques années, la pluie fait son apparition.
En dépit de contraintes multiples, les pôles abritent une richesse biologique surprenante. Les organismes présents ont développé une panoplie d’adaptations pour surmonter les pressions imposées par ces milieux extrêmes. Les expéditions récentes découvrent de nouvelles espèces qu’il n’est pas toujours facile d’identifier.
Au Nord, depuis des siècles, les populations indigènes ont développé des modes de vie spécifiques ; aujourd’hui sédentarisées, parfois désorientées, leur avenir est lié à la mondialisation.
Initiés dans les années 70, les carottages dans les glaces polaires, en particulier en Antarctique, ont permis de reconstituer les climats du passé. Partout dans le monde, les questions climatiques focalisent l’attention de la communauté scientifique. Glaciologues, climatologues, océanographes, mais aussi anthropologues, philosophes ou encore juristes et économistes mènent des études, conceptualisent des modèles prédictifs.
Les données scientifiques attestent de manière irréfutable les liens entre le changement climatique et les activités humaines. Le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) fournit des évaluations détaillées de l’état des connaissances. Lorsque ces connaissances sont transmises au grand public surgit la complexité de leur interprétation.
Claude Lorius, glaciologue des pôles, a lancé depuis des dizaines d’années des alertes sur l’accélération du changement climatique et son irréversibilité. Le Muséum a souhaité donner écho à ses appels et inviter des scientifiques, artistes, grands-parents, enfants, aventuriers, stars ou anonymes à exprimer leur intime conviction.
Retrouvez ici les photographies prises dans l’exposition.
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